Extraits choisis de « Sociocracy : the organization of decision-making », de Gerard Endenburg (Rotterdam : Sociocratic Center, 1988) ; Repris en annexe à l’article « Sociocracy in Endenburg Elektrotechniek » de A. Reijmer et A.G.L. Romme (1994).

Choix des extraits et traduction : Thomas Marshall, Secrétaire du Cercle de Direction du Centre Français de sociocratie, juin 2012.

La sociocratie ne requiert pas la solidarité, ne requiert pas l’unanimité, n’exige pas un « oui » – elle donne l’occasion de poser un « non » argumenté.

Cela ne signifie pas que la solidarité, l’unanimité et l’adhésion ne soient pas possibles au sein de la sociocratie, ni qu’elles soient interdites, mais elle ne sont pas un pré-requis, et c’est très important.

Tous les jours, nous entendons que les choses iraient bien mieux si les gens montraient un peu plus de solidarité. Pour ne rien exagérer, c’est un point de vue très irréaliste.

Sentir de la solidarité avec une cause, une personne ou un groupe implique un sentiment d’unité, d’être un avec l’autre, une subordination de son intérêt propre à l’intérêt général, la disparition de soi pour le bien de la communauté. C’est clairement un exemple d’alternative ou/ou : soit moi, soit le groupe. Le moi peut probablement être suspendu un court moment, mais certainement pas à long terme.

(…) dans le cas de l’unanimité et de la recherche de l’adhésion de tous, il y a de façon sous-jacente une exigence excessive, l’exigence de compréhension. Après tout, le votant devrait savoir pourquoi il vote en faveur d’un projet particulier. Mais c’est une exigence déraisonnable : le votant devrait avoir la liberté de décider si une question particulière est suffisamment importante pour qu’il veuille la comprendre, et donc aussi la liberté de choisir s’il laisse ou non d’autres prendre la décision. Le principe du consentement (zéro objection) lui donne cette liberté. Il en suit que par exemple, la participation « obligatoire » à des réunions (par solidarité) ne serait pas nécessaire : chacun participe à une réunion quand il y a des sujets à l’ordre du jour qui peuvent avoir de l’intérêt de son point de vue. D’autre part, il est essentiel que chacun sache que ces réunions existent en tant qu’outil, et qu’il est libre d’utiliser cet outil à chaque fois qu’il le juge nécessaire.

Thomas Marshall

Responsable du Cercle de gestion du dispositif d’agrément