Transition en cours dans une coopérative de formation

La Coo’Dev est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), émanation de la Fédération des MJC en Rhône-Alpes, créée voilà 3 ans, afin de distinguer le volet « formation » des autres activités des MJC. Basée sur les valeurs issues de l’Éducation Populaire, elle rassemble actuellement 9 salariés et une dizaine de sociétaires.

Jusqu’il y a peu de temps, la gouvernance s’exerçait selon des modalités « démocratiques » habituelles, avec des votes prévus par les statuts en fonction des collèges représentant les fonctions stratégiques : Stratégie/politique, Qualité/Contrôle, Recherche/Développement ainsi que des catégories de sociétaires participantes.

De manière ponctuelle, nous avions déjà fait appel à quelques principes sociocratiques, notamment le fonctionnement en cercle. Lors d’une récente AG, il a été proposé, sous l’impulsion de quelques-uns de ses membres, formés à la sociocratie, de l’adopter comme méthode de gouvernance privilégiée, afin de concrétiser encore plus le principe « un homme, une voix ». Ce qui fut voté !

Cela a été l’occasion pour plusieurs de découvrir le vote par consentement, l’élection sans candidat, avec son lot de transparence et de surprises. Les cercles ont été organisés en s’appuyant sur la structure des collèges existants : l’AG devient le cercle « Stratégie/Politique », les deux autres collèges s’organisent sous forme de cercles et un troisième cercle opérationnel voit le jour : « Régulation/Progrès »

Les premiers retours sont particulièrement encourageants et nous poussent à poursuivre et amplifier l’expérience. Passer d’une posture de salarié à celle de sociétaire responsable de la conduite de l’entreprise n’est pas forcément évident pour certains.

Le principe de « double lien » permet une réelle connaissance et prise en compte par toutes les catégories de sociétaires et salariés des atouts et des contraintes de chaque cercle. Ce principe de fonctionnement permet d’amener de l’horizontalité entre les sociétaires et salariés et surtout une connaissance par tous des préoccupations de chacun. Nous rompons définitivement avec le cloisonnement et le « corporatisme » des fonctions au sein de l’entreprise.

Comme dans beaucoup d’organisations, nous sommes confrontés à la relative absence de vision, gage de la cohérence de l’ensemble de la structure et de l’orientation efficace des énergies individuelles vers un but collectif. Les statuts font largement appel au vote « démocratique ».

Ainsi, les prochaines étapes, outre une acculturation de la sociocratie à tout salarié et sociétaire seront de réviser les statuts pour les rendre les plus proches possible des principes sociocratiques de base et d’organiser un séminaire destiné à co-élaborer Vision, Missions et Buts.

Sur un autre plan, la sociocratie fait désormais partie intégrante de nos propositions vers nos clients, soit en tant que telle, comme une nouvelle modalité de gouvernance, accompagnée d’un travail initial, Vision, Mission, Buts sous forme appréciative, soit par des inclusions ponctuelles des pratiques de base lors de réunions, de votes, d’élections par exemple.

Jean-Pierre Attard