Présentation de son parcours

Ce texte est traduit du néerlandais. Il a été publié sur le site de la Fondation Gerard Endenburg, créée en 2012. C’est donc une présentation institutionnelle de Endenburg. Des précisions sont ajoutées dans le texte entre crochets ; notamment le terme néerlandais lorsqu’il n’existe pas de traduction directe en français.

Gerard Endenburg et la méthode sociocratique de gouvernance

« Tous les gens sont différents », dit Gerard Endenburg. « En même temps, toutes les personnes sont équivalentes. Toute ma vie, j’ai travaillé sur une méthode de prise de décision qui rende justice à cette équivalence. Les oppositions ne sont alors plus amplifiées, mais vous partez de ce que les gens partagent. Vous ne pensez plus en termes de « A ou bien B », mais en termes de « A et B ». Cela accroît non seulement l’efficacité des organisations, mais aussi la santé de la société ».

L’entrepreneur de Rotterdam Gerard Endenburg a développé la méthode sociocratique de gouvernance [désignée en néerlandais par l’acronyme SKM]. Quatre règles simples permettent aux gens de beaucoup mieux travailler ensemble. Depuis 1970, des organisations travaillent avec cette méthode dans de nombreux secteurs, notamment les soins de santé, la garde d’enfants et l’industrie créative. Endenburg Elektrotechniek, l’entreprise où tout a commencé, travaille également toujours avec la sociocratie.

L’émergence de la méthode sociocratique de gouvernance

Gerard Endenburg est né à Rotterdam le 14 avril 1933. Il a passé une partie de sa scolarité à Bilthoven, dans l’école « Werkplaats » de l’éducateur et innovateur social Kees Boeke, qui a été le premier à utiliser le terme « sociocratie » [en néerlandais], dans sa brochure Redelijke Ordening van de Mensengemeenschap (1946). Après des études d’ingénieur en électrotechnique et un service militaire dans le domaine des radars, il a travaillé quelque temps au laboratoire de physique de Philips. En 1968, il reprend la direction de l’entreprise d’ingénierie électrique de son père.

Endenburg Elektrotechniek

Gérard découvre que la science permettant de contrôler le travail et la vie en commun n’en est qu’à ses débuts, et il la compare à la mécanique statique pour le domaine de l’ingénierie. S’inspirant en partie des idées de Boeke, il développe la méthode d’organisation en cercle sociocratique basée sur le principe du consentement (équivalence de chaque individu dans la prise de décision) et l’introduit au sein d’Endenburg Elektrotechniek. Sa structure juridique unique, dans laquelle le capital et le travail sont équivalents dans la prise de décision, donne à l’entreprise une exemption de la loi sur les comités d’entreprise. Le mode de rémunération avec une partie fixe et une partie variable pour toutes les parti-prenantes est également unique.

Fondation du Centre Sociocratique des Pays-Bas

En 1976, il est apparu clairement que l’application de la méthode sociocratique aidait l’entreprise à mieux survivre à la crise pétrolière : Gerard a fondé le Centre sociocratique en 1978 pour développer et diffuser la méthode sociocratique. L’entreprise qu’il dirigeait est restée son laboratoire pratique pour tester des idées novatrices sur le leadership. La sociocratie est le produit de l’expérience qui en découle. Gerard s’est retiré de la gestion quotidienne d’Endenburg Elektrotechniek en 1997 pour se consacrer à la direction du Centre sociocratique ; il est toutefois resté impliqué dans l’entreprise en tant que membre du cercle supérieur jusqu’en 2010.
En 2008, Annewiek Reijmer lui a succédé en tant que directrice du Centre Sociocratique des Pays-Bas.

Université de Maastricht

Gerard est également professeur à la faculté des études économiques et de gestion de l’Université de Maastricht, où la sociocratie fait partie du programme d’études et de la pratique académique. Il est titulaire de la chaire « L’organisation apprenante, en particulier l’organisation en cercle sociocratique ».

Reconnaissance et récompenses

L’intérêt national et international est alimenté par un flux constant de publications sur la méthode sociocratique. En 1981, le ministre des affaires sociales, le professeur Wil Albeda, présente le livre Socio­cra­tie het orga­niseren van de besluitvor­ming [traduit en anglais sous le titre Sociocracy – The organisation of decision making] lors d’une conférence de presse. Quelques années plus tard, le ministre Jan de Koning présente le « Manifeste sociocratique ». La reconnaissance académique intervient en 1992 avec la thèse de doctorat de Gerard Endenburg, intitulée « Sociocratie als soci­aal ontwerp » [traduite en anglais sous le titre Sociocracy as social design]. En 1997, il a été nommé professeur spécial, puis professeur honoraire à l’université de Maastricht.

La méthode sociocratique reçoit également un certain nombre de récompenses. Entre autres en 1987, lorsque le Centre sociocratique reçoit le « Prix Doen Pieterszoon » des mains du président de la FNV, Wim Kok. En 1995, une étude de cas sur la sociocratie chez Endenburg Elektrotechniek a remporté le premier prix dans la catégorie « innovations dans les systèmes et processus organisationnels » du concours européen d’études de cas (European Case Competiti­on). L’organisateur est la European Foundation for Mana­gement Development, qui fait autorité en la matière. La plus haute récompense est la nomination de Gerard Endenburg comme Officier dans l’Ordre d’Orange Nassau [institution royale comparable à la Légion d’Honneur en France]. Dans son discours, le ministre des affaires sociales Ad Melkert a déclaré à propos de la méthode sociocratique : « cette forme de codétermination est devenue un facteur productif d’importance ».

International

Entre-temps, la méthode a continué à se développer et à se répandre. Le nombre d’applications de la méthode sociocratique dans divers secteurs, aux Pays-Bas et à l’étranger (notamment au Canada, aux États-Unis, en Inde, au Pakistan et au Brésil), a donné naissance à une méthode de design ouverte pour façonner le vivre et le travailler ensemble. Parmi les organisations les plus connues, citons Shell, Philips, Dow, la banque A.B.N., le syndicat industriel F.N.V., l’organisation patronale N.C.W., le centre d’études de gestion De Baak, le syndicat néerlandais Dagblad, la Pakistan Society for the Advancement of Training, le Social Development Centre (Royaume-Uni), diverses universités, la Japan Management Association (J.M.A.), le Al-Futtaim Management Development Centre Dubai, la National Bank of Pakistan (par l’intermédiaire de son vice-président), le Politiestudiecentrum.

Pour en savoir plus

La Fondation Gerard Endenburg

Vision :
La Fondation Gerard Endenburg s’efforce de créer une société dans laquelle les gens peuvent vivre et travailler ensemble dans des relations d’équivalence, en tant qu’individus uniques et différents, en utilisant les règles du design social [sociale ontwerpregels].

Mission :
Afin de concrétiser la vision, contribuer à promouvoir la santé de la société [leefbaarheid] en stimulant financièrement la recherche et le développement en théorie et en pratique dans les domaines de l’innovation sociale, de la cohésion sociale et de la participation des individus, des groupes et de la société.

But :
La Fondation Gerard Endenburg veut initier, encourager et soutenir des initiatives, menées par d’autres, dans le domaine de l’innovation sociale, de la participation et de la cohésion sociale, en particulier les projets dans lesquels la méthode sociocratique est appliquée et développée.

https://www.gerardendenburgfoundation.nl/

Note : Le coordinateur de la Fondation Jan Klomp a donné son accord pour la publication de cet article traduit. La Fondation intervient principalement aux Pays-Bas. Il précise par ailleurs que la politique de la Fondation est de soutenir financièrement des formations et du conseil aux organisations, seulement s’il est mis en œuvre par des professionnels certifiés par The Sociocracy Group. Nous avons expliqué en bas de cette page ce qui a conduit le CFS à se développer de façon indépendante de cette organisation et à développer son propre dispositif d’agrément.

Thomas Marshall

Responsable du Cercle de gestion du dispositif d’agrément